Ana aime le vide...

Tout savoir sur l'anorexie

Définition:
L’anorexie mentale est un trouble psychique qui se traduit par un dérèglement alimentaire et une perte de poids importante. Il s’agit d’un trouble de la perception corporelle : les jeunes filles ont l’impression d’être trop grosses, alors qu’elles sont de plus en plus maigres. Elles se privent de manger, notamment de sucres et de graisses. Souvent ces restrictions alimentaires s’accompagnent d’activités physiques ou intellectuelles intenses, toujours par peur de grossir.

En fait, l’anorexie se définit  surtout par la perte de poids et une baisse de l’IMC (l’indice de masse corporelle). L’IMC se calcule en fonction de la taille et du poids : c’est la masse divisée par la taille au carré : IMC = poids /taille² (poids en kg, et taille en mètre au carré). Cette mesure est seulement valable pour un adulte*.

On parle d’anorexie quand l’IMC est inférieur à 17,5.
On considère qu’il y a danger quand l’IMC est inférieur à 14.

Même s’il existe autant de définitions de l’anorexie que de personnes souffrant de ce trouble, on décrit deux grands types d’anorexiques.
> Les anorexies de type restrictif : ce sont les personnes qui restreignent leur alimentation.
> Les anorexies avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs : les jeunes femmes alternent restriction alimentaire et boulimie et elles se font vomir après avoir mangé. 

D'où ça vient ?

Malheureusement, les causes de cette maladie restent assez méconnues. Il existe plusieurs hypothèses : génétiques, psychiatriques, socio-culturelles. On parle plutôt de causes multifactorielles.

Chaque anorexique a sa propre histoire et sa propre personnalité. En psychopathologie, on considère l’anorexie comme une conduite addictive. Il s’agit d’une mauvaise intégration de l’image du corps qui traduit notamment une difficulté à accepter les caractères sexuels secondaires (les rondeurs féminines) et une difficulté, voire l’impossibilité de s’identifier à une femme adulte sexuée. L’anorexie serait une forme de défense contre la sexualité adulte par l’intellectualisation et la privation alimentaire.

Un profil type ?

Il existe autant d’anorexies que d’anorexiques. Pourtant il existe des traits de caractères communs à bon nombre d’anorexiques. D’abord, un fort sentiment de culpabilité. En faisant un raccourci, on pourrait dire que la jeune fille se sent coupable (d’un divorce des parents, d’un rejet amoureux, de pratiques sexuelles mal vécues, etc), elle ressent très vivement un sentiment d’injustice et donc, elle doit être punie. Elle se prive donc, inconsciemment, de tout plaisir, le premier plaisir étant celui de l’alimentation.

Mais la maladie elle-même et la privation alimentaire entraînent, également, un fort sentiment de culpabilité. Être mince est donc une sorte de prétexte qui permet à l’anorexique de garder, ou d’avoir l’impression de garder la maîtrise sur un environnement qui semble nocif.

Les jeunes anorexiques sont souvent de bonnes élèves, très travailleuses. Elles ont tendance à être très actives, et se dépensent sans compter.

Autre trait de caractère fréquent : la jeune patiente a tendance à être dans le déni de sa maladie, et elle se préoccupe aussi de manière excessive de son alimentation et son poids.

Comment la détecter ?
Il est difficile de détecter une anorexie très tôt. Alors, quels sont les signes qui doivent mettre en alerte ?

> Une jeune fille qui ne prend plus ses repas avec ses parents. Elle prétexte, par exemple, avoir des devoirs à faire pour s’enfermer dans sa chambre avec une assiette.

> Une jeune fille qui prétend vouloir devenir végétarienne du jour au lendemain et qui se met à sélectionner ses aliments avec trop de soin.

> Une jeune fille obsédée par son poids (quel que soit le prétexte).

> Une jeune fille qui travaille trop. L’anorexique a tendance à intellectualiser beaucoup. Elle est perfectionniste et se jette dans le travail. Cela peut être un travail intellectuel comme une activité sportive intense.

> Une jeune fille qui semble déprimée, ou, au contraire, trop euphorique, avec un sentiment exprimé ou non de toute puissance.

> Une jeune fille qui n’a plus ses règles.

La difficulté à détecter cette maladie provient également du fait que "le symptôme" est dénié. La jeune fille nie en effet être l’objet de tout dérèglement alimentaire. Au contraire, elle se vante d’aller très bien et de se sentir en pleine forme.

Le rôle des parents

Il est souvent très difficile pour les parents d’intervenir directement. L'entourage se sent démuni... ne sait comment aborder le problème. D’abord la maladie apparaît au moment de la « crise d’adolescence » où la communication parents-enfants n’est pas toujours très simple. Bien souvent, la jeune anorexique se trouve dans une famille en souffrance où la communication est parfois source de conflits. 

Ensuite, la jeune fille elle-même ignore qu'elle est malade. Elle souffre d’angoisses, de dépression parfois, et son amaigrissement ne lui apparaît pas clairement. Il est donc difficile pour les parents de parler d’anorexie directement avec leur enfant. Et quand ils y parviennent, la solution ne surgit pas pour autant facilement. Il y a des moments de doute, d'angoisse... Des familles gardent (à tort) leur secret. D'autres parents auront besoin de parler, d'être soutenus.

Les parents doivent en parler et surtout ne pas rester dans le déni. Le meilleur moyen est peut-être de passer par un tiers en qui la jeune fille aura confiance : le médecin traitant, par exemple, à condition qu’il prenne le temps de parler avec sa jeune patiente.
 
De part son symptôme, la jeune fille éprouve un sentiment de contrôle et de maîtrise sur elle-même et sur son environnement. Elle n’a donc pas forcément « intérêt » ou envie de se séparer de ce symptôme, tout du moins, au début de sa maladie. Elle aura donc tendance, dans son discours, à donner des arguments rationnels (choix végétarien, raisons professionnelles ou choix esthétique…) pour justifier son comportement alimentaire.

La jeune anorexique est souvent une jeune fille intelligente et légèrement manipulatrice, avec laquelle il est difficile d’aborder la question de sa pathologie. Tout cela crée beaucoup d’angoisse, aussi bien pour la jeune malade que pour sa famille et ses soignants. Le médecin aura donc pour rôle de créer une « alliance thérapeutique ». Une thérapie familiale peut être conseillée. Elle aura pour effet de déculpabiliser la jeune fille.

Les traitements

Ces traitements sont divers et nombreux. Dans les cas les plus graves, une hospitalisation est nécessaire. Cette coupure avec le milieu familial peut être bénéfique. Cela permet à la jeune fille de nouer d’autres relations, des relations qui lui sont propres et d’avoir la sensation d’exister par elle-même.

Malheureusement les différents traitements contre l’anorexie peuvent avoir une efficacité limitée. Dans un tiers des cas, les adolescentes s’en sortent bien. Pour un autre tiers, les symptômes persistent, avec un poids faible, des troubles psychologiques et une rechute possible. Pour le dernier tiers, la maladie s’aggrave et impose le recours à des soins continuels. Il faut savoir que des jeunes meurent des suites de leur affection (dénutrition, suicide).

La principale difficulté est le refus de tout traitement. En début de maladie, la jeune fille ne se considère pas comme malade. Et c'est là qu'est le problème. Car l’anorexie doit être traitée le plus tôt possible avant que le trouble ne devienne chronique.




07/03/2010
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